Lorsque Idle Hands sort son premier album "Mana" en 2019, le petit monde de la musique énervée marque le pas et attend la suite au tournant. Malheureusement, si le heavy metal gothique d’excellente facture du groupe fonctionne, c’est une toute autre raison qui fera la une des sites spécialisés : sommés d’abandonner leur nom pour de sombres histoires de copyrights, les musiciens se réinventent en Unto Others et enfoncent le clou acéré de leurs mélodies imparables.
On pense à Robert Smith, à Killing Joke, à Joy Division, comme si la new wave et la cold wave avaient fusionné avec les meilleurs forgerons du metal actuel. L’agressivité est contenue mais bien réelle et il suffit d’écouter ‘No Children Laughing Now’ pour voir que la recette a fait ses preuves : une pincée de The Cure, de la double grosse caisse, des envolées de guitares harmonisées, des refrains catchy et une furieuse envie de remettre le morceau.
Parfois lents (‘Little Bird’), parfois frénétiques (‘Heroin’, ‘Why’), souvent pesants (‘Strength’) mais aussi hymniques (‘Downtown’), voire tout cela en même temps (‘When Will God’s Work Be Done’), les morceaux s’enchaînent sans fausse note, s’appropriant le ‘Hell Is For Children’ de Pat Benatar au passage.
Heavy sans être vide de sens, lorgnant vers les 80's sans s’y perdre, "Strength" a les crocs qui rayent le plancher et n’attend qu’une chose : prendre l’auditeur à la gorge pour une démonstration de force de ces autres qui n’ont plus les mains inactives.