Tout ce qui touche à Till Lindemann sent le soufre. Mais malgré ses affaires judiciaires, il continue de tourner avec Rammstein et poursuit sa carrière solo. Désormais séparé de Peter Tägtgren avec qui il avait produit deux albums sous son propre patronyme, le chanteur ajoute son prénom au projet pour marquer un nouveau chapitre artistique. Secondé par une toute nouvelle équipe et épaulé par le producteur Sky Van Hoff, Till Lindemann revient avec un nouvel album "Zunge" au visuel malsain et évocateur, à l'image des clips des singles qui sont tous interdits aux mineurs.
La recette de Till Lindemann est proche de Rammstein, sa voix marquée ne pouvant lui permettre de sortir d’un certain cadre. Plusieurs titres sortent de ce moule : ‘Zunge, ‘Sport Frei’, ‘Du Hast Kein Herz’ et ‘Schweiss’ ont le côté martial typique portés par la voix profonde de Till. Les refrains sont efficaces et la mélancolie dégagée par le clavier et les sons industriels évoquent l’époque "Mutter".
Till Lindemann a la bonne idée de s’aventurer hors de ce chemin balisé. Entre pop et metal - dans l’esprit du groupe de son ex-comparse Pain - ‘Altes Fleisch’ et ‘Über Mees’ sont efficaces avec des synthés 80, un côté new wave et des refrains accrocheurs. ‘Nass’ et ‘Allez Für Die Kinder’ sont des aventures cinématographiques horrifiques teintées d’un esprit industriel à la Killing Joke. Le piano, les chœurs et les rires enfantins amènent ici un certain charme malsain. Deux ballades pleines de charme et de mélancolie complètent l’album.
"Zunge" est un album intéressant qui se rapproche souvent de Rammstein sans totalement lui ressembler . Si l’image de Till Lindemann est brouillée, cela ne l’empêche pas de garder un niveau artistique très correct.