Le pavillon noir garde le cap. Les albums passent et Alestorm demeure toujours aussi populaire, ne semblant jamais devoir s’essouffler, et l’arrivée de "The Thunderfist Chronicles" est guettée de près, car recevoir une bonne dose de folk metal ne se refuse pas dans une époque plus morose que jamais. Le disque est construit comme une épopée, et propose une première partie en plusieurs actes et une seconde partie en forme d’apothéose.
‘Hyperion Omniriff’ et ‘Goblins Ahoy’ alternent entre folk et heavy. Les mélodies folk sont entraînantes avec un côté conteur prenant. Quand ça accélère, ça cartonne avec un rythme énorme et un growl féroce proche du death. ‘Killed To Death By Piracy’, ‘Banana’, ‘The Storm’ et ‘Mountains Of The Deep’ mettent l’idée folk metal en avant. Le ton est dansant et festif avec un clavier en avant. Les refrains et les chœurs sont accrocheurs avec un sens de la mélodie irrésistible. Tout aussi festif, avec ses cuivres ‘Frozen Piss 2’ est un hymne magnifié par la voix splendide de Patty Gurdy.
Avec ce premier acte Alestorm a frappé fort. Mais une aventure ne serait pas complète sans un grand final : ‘Mega-Supreme Treasure of the Eternal Thunderfist’, pièce de plus de 17 minutes. Christopher s’est lâché et propose sur ce titre une anthologie de ce qu’est son groupe. Il y a un côté épique, une facette folk dansante irrésistible, un ton costaud qui décoiffe et un côté cinématographique magnifié par Russel Allen et Patty. Cette dernière transporte à merveille tandis qu'Allen épate par son ton chaud et puissant. Ce titre aux allures de tourbillon est une conclusion idéale pour une aventure pirate.
"The Thunderfist Chronicles" est un superbe cru. Alestorm y montre une maturité certaine, la folie est là mais maîtrisée en mettant de côté les aspects trop enfantins qui pouvaient user. Il en ressort un excellent disque de folk metal, sans doute même le meilleur sorti par le groupe.