ARJEN ANTHONY LUCASSEN: Songs No One Will Hear (METAL MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Arjen Anthony Lucassen nous rejoue “L’Etoile Mystérieuse” ! Un énorme astéroïde se précipite vers la terre, la fin de l’humanité est programmée dans 5 mois. Que feriez-vous s’il ne vous restait que 5 mois à vivre ? Ce scénario pas vraiment neuf et déjà célébré par Pascal Obispo et Natasha St-Pier dans ‘Si on Devait Mourir Demain’ est la source de cet album solo du maître du projet Ayreon (entre autres).

Porté par une équipe réduite, il retrouve cependant des connaissances antérieures, parmi lesquelles Irene Jansen (“The Human Equation”), seule partenaire d’Arjen au micro - nous sommes loin de l’aréopage habituel d’Ayreon -, Jeroen Goossens à la flûte (“Transitus”) ou Ben Mathot au violon. Koen Herfst, régulièrement couronné meilleur batteur hard rock du Benelux, prend la place du fidèle Ed Warby derrière les fûts.

Cet ajustement de line-up n’éloigne cependant pas Arjen Lucassen du style marquant qui l’a fait connaître : les riffs costauds sont toujours là (‘Goddamn Conspiracy’, efficace), l’alliance des guitares électriques (‘Dr Slumber’s Blue Bus’) avec des claviers pertinents, l’alternance entre les chanteurs… la patte Lucassen est très reconnaissable, usant de procédés déjà mis en place - le violon apporte toutefois une coloration plus inédite sur ‘The Universe Has Other Plans’. Le concept est lié par de courts récitatifs, que Michael Mills interprète avec une fantaisie bienvenue* (le dispositif des récitatifs est souvent rédhibitoire, cf. “Transitus”).

L’attention se porte évidemment sur la piste ultime, gros pavé de presque un quart d’heure découpé en 7 courtes sections enchaînées un peu à la manière de “The Theory of Everything”. Un epic mené de main de maître, mais ayreonesque au possible, quelque part entre “1011001” et “The Dream Sequencer”, en perpétuelle évolution et avec de très belles séquences. Ce titre vient compenser la relative faiblesse de certaines pistes (‘Shaggaton’, d’une légèreté inhabituelle pour Arjen, ou ‘Just Not Today’, gentillette).

Pour l’originalité, on repassera, mais il est difficile de s’extirper d’un modèle prestigieux et admirablement maîtrisé. ”Songs No One Will Ear” est le credo d’un amoureux de son art, acharné à composer quelque soient les circonstances. Le résultat est conforme à ce qu’il sait faire, mais toujours d’un standard élevé.

(*) le CD2 présente une version identique mais allégée des récitatifs

ARJEN ANTHONY LUCASSEN

SONGS NO ONE WILL HEAR

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METAL MELODIQUE