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"Avec "Dødssang", Nortt reste fidèle à ce black doom blafard qui n'appartient qu'à lui, errance hermétique à travers de glaciales limbes brumeuses."
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4/5
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Attention avec Nortt, on touche à quelque chose de culte. Pour son black metal aussi glacial que sinistre qui erre aux confins du funeral doom et ne ressemble à nul autre. Pour ses premiers signes de mort qui semblaient réellement être ruminés par une créature mystérieuse tapie dans les limbes, dont le EP "Hedengang" (2002) qui se retrouvera deux ans plus tard sur le split tout aussi culte associé à Xasthur. Pour sa rareté enfin puisque le Danois et seul maître des lieux n’a enfanté que cinq offrandes (sans compter les miettes habituelles, démos, EP et autres) en trente ans ! "Endeligt" est publié en 2017, soit dix ans après "Galgenfrist". Votre serviteur achevait alors sa chronique en se demandant si ce quatrième album ouvrirait un nouveau chapitre pour Nortt ou s’il serait au contraire son ultime râle. En vérité, il ne sera ni l’un ni l’autre.
En effet, "Dødssang" vient enfin nous rappeler que l’entité est toujours vivante (si tant est que parler de vie à son endroit soit adéquat) mais les huit années de silence qui le séparent de "Endeligt" souligne que celui-ci n’a finalement rien ouvert du tout. Après une première partie de carrière qui l’a vu ressasser son spleen à un rythme régulier, le bonhomme sort désormais de son caveau quand il le ressent. C’était le cas en 2017 comme aujourd’hui en 2025.
Plus important, "Dødssang" illustre surtout que Nortt ne va pas mieux, continuant à graver avec une immobilité funèbre ce black doom qui n’appartient qu’à lui, capable d’avaler le moindre petit souffle de vie, même s'il y aura bien toujours quelques esprits chagrins pour regretter la brume sépulcrale qui drapait les premières démos, plus marmoréenne et blafarde encore. Encadré par deux courtes plaintes décharnées qui résonnent comme un glas hanté aux portes d’un ambient fantomatique, le menu s’abîme dans les méandres engourdis d’une nuit sans fin. Le chant lointain, comme craché des profondeurs des fosses Marianne et un piano blême omniprésent suppléent des lignes de guitares réduites le plus souvent à quelques accords squelettiques en une épure mortuaire et grondante.
Sans s’étirer sur des durées excessives (la plus longue ne dépasse pas les 9 minutes), ces lamentations paraissent pourtant interminables car plombées par une telle langueur agonisante que le Danois le temps d’aller pisser entre deux coups de caisse claire. Encore fraudait-il que "Dødssang" frémisse d’un quelconque rythme, ce qui n’est pas le cas, reptation spectrale dont la lenteur atone confine à une forme d’abstraction livide. Il semble ne rien se passer tout du long de ces 45 minutes, la magie opère néanmoins, tombale et bourdonnante. Les fidèles ne seront ni surpris ni déçus, les autres s’ennuieront ferme ; ce n’est pas grave.
Maintenant, Nortt va donc disparaître à nouveau. Combien d’années nous faudra-t-il patienter jusqu’à ce qu’il se décide à sortir de son sommeil ? Personne ne le sait et lui non plus. Il est même possible que "Dødssang" n’ait jamais de successeur...
Plus d'information sur
http://nortt.dk/
LISTE DES PISTES:
01. Dødssang - 02:40 02. Dødsenglen - 05:41 03. Død Mands Sang - 06:29 04. Alt Er Tombed - 07:58 05. Ensomhed - 06:52 06. Ihukhom Natten - 05:39 07. Bøn Til Døden - 08:42 08. Udslukt - 02:23
FORMATION:
Nortt: Chant / Guitares / Basse / Claviers / Batterie
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