TEN56.: Io (METALCORE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Ten56. est le groupe de metal moderne qui, à force de tournées, se fait une place sur les scènes françaises. Né sur les cendres de Betraying The Martyrs, il comprend dans ses rangs Aaron Matts au chant, Luka Rozaka, le guitariste Steeves Hostin (ex-Beyond the Dust, Uneven Structure, Betraying the Martyrs...) qui a repris le poste de bassiste après le départ de Nicolas Delestrade, Quentin Godet (Kadinja) à la guitare et Arnaud Verrier (Uneven Structure) à la batterie. La formation a rapidement fait parler d’elle en publiant un premier EP “Downer Part. 1”, puis sa suite “Downer part 2.” pour former l’album “Downer”. Même si ces premiers essais n’étaient pas parfaits, ils dévoilaient des qualités impressionnantes au travers de compositions hargneuses mêlées de sonorités électro ou d’influences urbaines. Après une série de concerts aux quatre coins de l'Hexagone, la quintet publie un album de la maturité où il semble plus libre que jamais de proposer sa version du metal moderne.

Dès la pochette, le groupe surprend. Le visuel de grande qualité et épuré contraste avec la musique d’une rare violence. Le son est puissant et la tonalité des chansons grave car elles abordent des sujets difficiles, tout en soulignant la nécessité de surmonter les traumatismes. Sur fond de guitares ultra saturées (‘I Know Where You Sleep’) ou de batteries plombées, Ten56. écrit une poésie noire, décrit un environnement brutal parfois à la limite du respirable. Heureusement au sein de cette brume opaque, le groupe glisse des intermèdes et des relâchements qui rendent la violence supportable. La formation a trouvé sa formule magique au travers d'une musique hyper lourde habillée d’effets sonores glacés ou de modernes phrasés rappés (‘Pig’). Les titres apparaissent comme des grands huit émotionnels qui prennent aux tripes, remuent et parfois installent grand un malaise. Le disque est troublant, car bien qu'il repose sur des bases connues - riffs intenses, batterie percutante aux blasts épais (‘Good Morning’), il brouille les pistes, abat les fondations pour mieux les reconstruire ou les transcender (‘Pig’). Une sorte de démarche progressive moderne intensifiée par le jeu de batterie remarquable ou de multiples variations (‘Earwig’). Le chant est par ailleurs impeccable, Aaron se sentant libre de développer ses émotions sans limite et sans a priori.

“IO” est un disque puissant sur lequel Ten56. se fait plaisir et nous fait plaisir, délivrant une musique superbement exécutée et pleine de rebondissements. Les guitares plombées, les batteries fracassantes et le chant enragé appuient des thématiques sombres qui laissent planer une lueur d'espoir au bout d'un tunnel musical tortueux. Un disque coup de poing, qui fusionne les antagonismes afin de proposer une autre vision musicale moderne, personnelle et très cohérente. Chacun est libre de pousser l'interrupteur pour continuer ou abandonner l’expérience musicale... ce que semble murmurer la pochette de "IO".

TEN56.

IO

AUTRE LABEL

METALCORE