Quand on parle de metal progressif, les groupes venant en premier à l’esprit sont en général Dream Theater, Symphony X ou Haken pour n’en citer que quelques-uns d'emblématiques. Pas la peine d’aller puiser beaucoup plus loin pour définir l’univers de Jack the Joker. Non pas que leur musique soit limitée à ces groupes de référence, mais leur influence est assez évidente.
Cela étant dit, Jack the Joker est un groupe brésilien, qui rend toutefois hommage à sa culture traditionnelle, même si c’est subtil. D’ailleurs, leur album est inspiré du roman “Grande Sertão: Veredas” (The Devil to Pay in the Backlands) de João Guimarães Rosa, explorant l’hostilité de l’arrière-pays brésilien.
Certes, l’histoire se passe au Brésil, mais n’espérez pas trop d’exotisme à la Sepultura ou Laberinto, l’album reste résolument du metal prog avec ses ingrédients habituels, à savoir des rythmiques lourdes et syncopées, des envolées vocales, des solos de guitare très techniques.
Bref peu de surprise jusqu’à ce qu’arrive finalement le tournant de l’album, ‘Thousand Witnesses’, un morceau branché sur 220 volts où le chanteur Raphael Joer dévoile ses aptitudes en matière de growl et où le groupe rend enfin hommage à la musique traditionnelle brésilienne. C’est sans doute la touche la plus originale et mémorable d’un album, de bonne facture certes, mais qui aurait peut-être manqué de singularité autrement.
Enfin, comment passer à côté de la chute épique de cet opus, ‘Hope’, concluant de manière élégante le récit sur une note d’espoir ? Comme souvent dans le metal prog, le dernier morceau est long (plus de 12 minutes) et boucle un album de près de 70 minutes. Il faudra donc être coutumier du genre pour tout absorber sans se lasser, mais ce final est indéniablement de toute beauté.