RONNIE ROMERO: Backbone (HEAVY METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

En 2023, Ronnie Romero avait décidé de véritablement entamer sa carrière en solitaire après nous avoir proposé deux albums de reprises. Las, "Too Many Lies, Too Many Masters" n’avait que peu captivé malgré la solide prestation de l’homme au micro. Le manque d’audace des compositions avait condamné les morceaux à une médiocrité rongée par un classicisme coupable, qu'aucune mélodie marquante n'avait pu rattraper. En cette fin d’année, le Chilien remet le couvert avec un "Backbone" que nous espérons plus alléchant.

Les goûts musicaux de Ronnie Romero ne sont un secret pour personne. Avancer qu’ils seraient ici devenus influences serait un doux euphémisme. Ainsi, fréquente est l’occasion d’humer, dans cette nouvelle offrande, les effluves de très vieux amis qui s’y mêlent avec celles de Lords Of Black, le groupe de Ronnie. Mais cette fois les concepteurs ont visé juste, et les partitions sont toutes convaincantes. Il faut dire que le chanteur s’est adjoint pour cette mission les services de Kee Marcello (Europe), Russ Ballard et Roy Z, excusez du peu !

Les moments nostalgiques sont donc nombreux dans ce "Backbone", par exemple la plage éponyme d’ouverture : elle cueille l’auditoire avec des sons que n’auraient renié ni Deep Purple, ni Dio, et le ramène vers un passé glorieux, ce dans un maelstrom mélodique qu’un furieux solo fracasse en son cœur. 'Keep On Falling' démarre par une intro qu’on croirait sortie de la Flying V de Schenker. Les cordes nous enlacent pour une ballade rappelant Scorpions qu’un riff et un refrain dignes de Black Sabbath cisaillent soudainement. 'Lost In Time' est la véritable pause douceur de ce disque, et elle est envoûtante. Elle se réfère pour commencer à Queensrÿche, avant que Rainbow, époque Dio bien entendu, ne survienne. La mélancolie est encore de mise à l’écoute de 'Bring The Rock' qui sonne parfois comme ces vieux briscards d’Uriah Heep.

Sur ce "Backbone", Ronnie Romero ne révolutionne toujours pas son univers. Cependant, cette fois, il offre un opus consistant doté de compositions aux structures qui attirent l’attention et s’avèrent porteuses de mélodies qui enjoignent l’auditeur de remettre l’ouvrage sur la platine. Le frontman a enfin trouvé son album personnel référentiel. A lui d’en faire désormais bon usage pour la suite de ses aventures en solo.

RONNIE ROMERO

BACKBONE

FRONTIERS RECORDS

HEAVY METAL