ARTISTE:

TOTO

(ETATS UNIS)
TITRE:

KINGDOM OF DESIRE

(1992)
LABEL:

SONY BMG

GENRE:

A.O.R.

TAGS:
Chant éraillé, FM
""
ABADDON (28.10.2009)  
2/5
(3) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Toto serait-il devenu un groupe de hard-rock ? A l’entame de l’écoute de Kingdom Of Desire, le neuvième album du combo californien - réduit à un quatuor -, le son ne manque pas de surprendre les fans de la première heure. Loin des rondeurs d’un “IV”, avec un Steve Lukather propulsé au rang de chanteur solo, une rythmique plus simple - les percussions sophistiquées sont pratiquement absentes, sauf sur Never Enough -, des riffs beaucoup plus marqués que précédemment, une batterie plus sèche et mixée plus en avant, on assiste à un vrai changement de son.

Alors, mieux ou moins bien ? Ce n’est certes pas au vieux singe qu’on apprend à faire de la musique, et l’album est extrêmement bien produit, même s’il tend vers une simplification des lignes musicales. Exit chœurs et synthés moelleux (David Paich est étonnamment discret), place aux rythmiques appuyées et aux gros effets à la guitare : le jeu de Lukather s’est sérieusement durci, distors’ et wah-wah sur le morceau-titre, limite shred dans Gipsy Train, riffs arides sur Never Enough ; pas sûr que les fans de la première heure s’y retrouvent (sauf dans Only You et The Other Side ), mais il faut reconnaître une belle efficacité de tous ces morceaux, plus calibrés pour la scène que pour une écoute relax dans un fauteuil confortable. La voix de Steve Lukather, jusqu’ici cantonnée aux ballades soft, colle assez bien au registre plutôt râpeux de l’album.

Cependant, à trop vouloir simplifier le propos, certains titres tombent, surtout vers le milieu de l’album, dans une facilité dont l’auditeur n’avait pas l’habitude avec Toto : Wings Of Time possède une rythmique extrêmement linéaire, She Knows The Devil, trop long, est affligé d’un refrain indigne d’un tel groupe, le single Two Hearts est tristement formaté, et bien des solos sentent la roue libre. Heureusement, le dernier morceau, Jack The Bone, avec sa rythmique sautillante et son inventivité jazz-fusion, montre que le groupe a encore des choses à dire.

Très probablement né du désir du groupe de retourner à des sources plus rock, laissant de côté la sophistication des années précédentes, Toto a tout de même réussi avec ce “Kingdom Of Desire” à réorienter sa production vers un côté plus simple, mais parfois simpliste. Le groupe va progressivement revenir vers une musique plus complexe dans ses albums suivants. Cet album sera le dernier avec Jeff Porcaro, celui-ci disparaissant accidentellement quelques semaines avant la sortie de Kingdom.


Plus d'information sur http://www.toto99.com





LISTE DES PISTES:
01. Gypsy Train
02. Don't Chain My Heart
03. Never Enough
04. How Many Times
05. 2 Hearts
06. Wings Of Time
07. She Knows The Devil
08. The Other Side
09. Only You
10. Kick Down The Walls
11. Kingdom Of Desire
12. Jake The Bone

FORMATION:
David Paich: Chant / Claviers
Jeffrey Porcaro: Batterie / Percussions
Mike Porcaro: Basse
Steve Lukather: Chant / Guitares
   
(3) AVIS DES LECTEURS    
RISING13
06/12/2025
140
  0 0  
5/5
Quatre années se sont écoulées depuis la sortie du chef-d’œuvre "The Seventh One" lorsque débarque dans les bacs de nos disquaires préférés le huitième album studio de Toto. Entre temps, la compilation "From Past To Present 1977-1990" contenant quatre chansons inédites est parue en 1990. Quatre nouvelles compositions qui furent interprétées par un nouveau chanteur suite au renvoi de Joseph Williams pour les mêmes raisons qui amenèrent Toto à se séparer de Bobby Kimball en 1984. La tournée mondiale de promotion pour le best-of fut un énorme succès public mais en coulisses l’ambiance entre le chanteur Jean-Michel Byron et le reste du groupe fut pour le moins tendue. Suite au renvoi de Jean-Michel Byron, David Paich, Steve Lukather, Jeff et Mike Porcaro entrent en studio en 1991 en formation réduite. Toto se retrouve donc quatre et il est décidé en interne de n’avoir qu’un seul chanteur pour l’album à venir. Fort de son premier album solo paru en 1989, Steve Lukather se retrouve logiquement promu chanteur unique de Toto. Intitulé "Kingdom Of Desire", ce nouvel album est celui de la liberté, de la colère, de la revanche et comment mieux exprimer ces sentiments que par une musique énergique, puissante, salvatrice et beaucoup plus directe. "Turn Back" et "Isolation" ont été jusqu’ici les deux albums du groupe orientés rock. "Kingdom Of Desire" va plus loin en dévoilant la face hard-rock de Toto. On savait que Steve Lukather, David Paich, Jeff Porcaro puis Mike Porcaro pouvaient rivaliser avec n’importe quel groupe de hard-rock si l’envie leur en prenait. Des titres comme "Girl Goodbye", "All Us Boys", "White Sister" ou "Stay Away" en sont des preuves éclatantes. Mais, mettre autant la guitare en avant comme tout bon groupe de hard-rock sait le faire, peu de fans auraient misé sur une telle éventualité. Oui mais voilà, Toto n’est pas n’importe quel groupe. Et il le prouve d’entrée avec un rugissant "Gypsy Train" qui vous envoie au tapis dès le premier round. Pas que je sois particulièrement masochiste, mais un knock-out qui vous déboite la mâchoire aussi efficacement, je signe de suite même si je dois me contenter de ne manger que de la soupe pour le restant de mes jours. Retour aux fondamentaux de Toto avec le méga hit de l’album "Don't Chain My Heart". Un titre sublimé par un groove irrésistible, un couplet rock génial, un refrain magistral avec des chœurs soul de toute beauté et un Steve Lukather éblouissant aussi bien au chant qu’à la guitare. Un must absolu du groupe. "Never Enough" avec son riff addictif, ses cuivres et ses chœurs rock’n’roll, ses percussions et son splendide final au rythme latino que n’aurait pas renié le Santana de la grande époque, est un autre uppercut qui fait un bien fou. Le rythme se fait plus puissant et plus lent sur "How Many Times" avec un superbe refrain aux très belles harmonies vocales. "Two Hearts" est la première ballade de l’album qui en compte deux. Toujours à l’aise dans cet exercice, Toto atteint son objectif avec un savoir-faire indéniable. "Wings Of Time" est un magnifique mid-tempo qui fait la part belle aux nappes de claviers jusqu’ici très discrètes et aux mélodies enchanteresses. Le long final de cette superbe composition est une merveille de musicalité. L’éclate totale arrive avec l’endiablée et funky-rock "She Knows The Devil". La rythmique est démentielle, l’énergie contagieuse et la bonne humeur totale. Il est fortement déconseillé d’écouter cette chanson en voiture si vous ne voulez pas que vos jambes et votre tête partent en vrille. Le groupe met le frein sur la pédale avec "The Other Side" qui possède une mélodie magnifique comme souvent avec Toto et un solo de toute beauté. "Only You" est la deuxième ballade du disque et à mon humble avis, elle figure parmi les plus profondes, les plus belles et les plus émouvantes du groupe. Par son groove de basse et les synthés plus présents, "Kick Down The Walls" aurait très bien pu figurer sur un album des années quatre-vingt. Encore une fois, un morceau très accrocheur. Avec "Kingdom Of Desire", chanson titre de l’album, Toto atteint des sommets. Tout est parfait dans cette composition ambitieuse où le groupe retrouve sa fibre progressive en alternant riff lourd, montées en puissance vers un pont ascendant avant l’arrivée d’un refrain majestueux et l’intervention d’un Steve Lukather plus inspiré que jamais lors du magistral solo. Un morceau exceptionnel qui figure parmi les plus grands classiques du groupe. Je peux en dire autant pour le chef-d’œuvre instrumental qui conclut l’album. "Jake To The Bone" ou la quintessence musicale de quatre musiciens en état de grâce délivrant une performance d’anthologie en bouquet final. "Jake To The Bone" où Mike Porcaro et Jeff Porcaro avec leur imparable groove basse-batterie, David Paich avec ses solos de piano endiablés et surtout Steve Lukather qui au milieu du morceau sur un long passage progressif joue ce qui peut être considéré comme étant l’un des plus beaux solos de sa carrière, très mélodique, planant et gorgé de feeling. Doté d’une production fantastique, fort de douze compositions parfaites, magistralement interprété, détonant par sa coloration musicale qui assume pleinement l’énergie hard-rock du groupe, "Kingdom Of Desire" est un album essentiel dans la carrière de Toto et pour de nombreux fans de ce groupe hors-norme, il est leur meilleur. Pour moi, c’est un chef-d’œuvre absolu tout comme "The Seventh One".
RICOU84
19/04/2010
80
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5/5
En tant que fan de Toto de la première heure, et possédant tous les opus du combo Californien, il m'est facile de comprendre toute la versatilité musicale et créatrice de nos joyeux larrons. Aussi, je m'attaque a l'album le plus sombre que le groupe a produit. "Kingdom of desire" m'aura surpris à la première audition, comme bien d'autres albums de Toto d'ailleurs. Mais force est de reconnaître que celui-ci est à la fois le plus marquant et le plus déroutant de tous ! La pochette d'abord, elle est mortelle !?!...Jeff Porcaro aura signé lui-même cette galette d'une fresque lugubre et tristement prémonitoire...Rien qu'a l'aspect visuel, on imagine sans mal que la musique sera quelque peu différente. Le son est simplement énorme, les arrangements sont implacables, les guitares sont acérées comme jamais auparavant, les claviers en retraits et la voix...unique ! Steve est le seul chanteur sur tout le disque, et là aussi, il s'agit d'une nouveauté. En bref, cet album restera à part, mais c'est un des meilleurs du groupe a mon sens. Les compos sont plus simplistes mais d'une efficacité redoutable. "Kingdom" m'aura marqué au sens noble du terme, et m'aura prouvé (comme s'il le fallait vraiment) que Toto est un des groupes de rock des plus prolifiques qui soit, et que ces musiciens sont simplement des dieux.
NUNO777
28/10/2009
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4/5
Toto fait peu d'instrumentaux mais quand il en fait une c'est du grand art et avec "Jack To The Bone" nous sommes servis. Le son de cet album est bien moderne et il tend légèrement vers le hard rock mélodique. Un des meilleurs albums du Toto plus péchu.
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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
TOWNSEND LE DEVIN
04/07/2014
 
576
0
Je pense qu'il faut avoir une allergie profonde au metal ou au Hard Rock pour mettre moins de 4/5 à cet opus
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LECTEURS:
4.7/5 (6 avis)
STAFF:
3.2/5 (6 avis)
MA NOTE :
 
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4/5
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