ARTISTE:

PINK FLOYD

(ROYAUME UNI)
TITRE:

UMMAGUMMA

(1969)
LABEL:

EMI

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Expérimental, Instrumental, Live, Old School, Psychédélique, Symphonique
""Ummagumma" reste l'un des meilleurs disques de Pink Floyd que tout amateur de bonne musique se doit de posséder dans sa discothèque. A lui seul, 'Careful With That Axe, Eugene' justifie l'achat de ce CD."
CORTO1809 (29.10.2010)  
5/5
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Avec Ummagumma, Pink Floyd affirme une nouvelle fois l'originalité de sa démarche artistique. En effet, le groupe britannique nous propose un double album, ce qui n'est pas original en soi. Par contre, mettre dans le même emballage un disque live et un disque studio, voilà qui est beaucoup plus étonnant. Le disque live est constitué de quatre titres enregistrés lors des concerts donnés en avril/mai 1969 à Birmingham et Manchester, chacun occupant à peu près un quart de la durée du premier CD. L'album commence sur une version rallongée du spatial Astronomy Domine (The Piper At The Gates Of Dawn), suivie de l'extraordinaire Careful With That Axe, Eugene, ce titre étant paru en face B d'un 45 tours (les plus vieux sauront de quoi je parle, les plus jeunes demanderont à leurs parents).

Le morceau commence par une lente progression éthérée, constituée d'un orgue lancinant, de gémissements plaintifs et d'une batterie omniprésente, mais toute en finesse et légèreté. Puis, Roger Waters chuchote les seules paroles du titre, "Careful with that axe, Eugene", qui peut se traduire littéralement par "Fais gaffe avec cette hache, Eugène", mais aussi par "Fais gaffe avec cette guitare, Eugène", axe pouvant signifier guitare en langage familier. L'avertissement est d'autant plus important qu'à peine ces mots prononcés, un hurlement inhumain vient rompre la fausse tranquillité du morceau, et donne le départ à un déluge furieux de décibels. Je ne sais pas d'où Roger Waters sort ces cris, mais l'effet est saisissant. Puis le calme revient progressivement et la musique va diminuendo jusqu'à mourir. L'un des plus beaux titres de Pink Floyd, à flanquer la chair de poule aux plus aguerris.
Set The Controls For The Heart Of The Sun fait écho à Astronomy Domine dans une version également plus longue que la version studio de A Saucerful Of Secrets dont le titre est tiré, tout comme A Saucerful Of Secrets (le morceau), dont la version live bénéficie de chœurs renforcés dans la dernière partie, donnant une ampleur plus majestueuse à ce titre que l'original.

L'album studio, enregistré à Abbey Road, est, tout comme le live, découpé en quatre parties égales, chaque musicien s'étant vu octroyé la mission de composer seul le ou les titres devant combler l'espace lui étant alloué. Le regretté Richard Wright ouvre le bal avec Sysyphus, un morceau symphonique en quatre parties… complètement raté. Le plus mauvais (peut-être le seul mauvais) morceau composé par Richard Wright, pompeux, grandiloquent et prétentieux.

Roger Waters est mieux inspiré avec Grandchester Meadows, aux allures de ballades, et l'étonnant Several Species Of Small Furry Animals Gathered Together In A Cave And Grooving With A Pict qui, au-delà de la longueur inhabituelle du titre, n'est constitué que de bruitages ressemblant à des cris d'animaux bien excités qu'on préfèrerait ne pas rencontrer (interprétés en partie par Waters lui-même, qui est décidément étonnant sur cet album) et se termine sur un texte déclamé de façon excentrique. Aucun instrument, aucune mélodie, et pourtant ce morceau est fascinant. Expérimental, certes, mais avec du sens, dégageant une puissance émotionnelle rare.

Avec The Narrow Way, David Gilmour donne libre court à son talent de guitariste, mais aussi de compositeur. Si les deux premières parties sont assez expérimentales, avec des sons qui s'enchevêtrent et se font écho, la troisième partie délivre une très belle mélodie dont on ne se lasse pas.

Enfin, Nick Mason ferme la marche et livre avec The Grand Vizier's Garden Party ce qui s'avère être un pensum indigeste. Hormis l'introduction et la conclusion jouée à la flûte par l'épouse de Mason, le reste n'est qu'une inutile démonstration de percussions en tout genre, Nick Mason n'ayant pas besoin de ce genre d'exercice pour prouver son talent. Personnellement, j'ai toujours considéré les solos de batterie comme des exercices narcissiques sans intérêt musical. Celui-là n'échappe malheureusement pas à la règle.

Ummagumma reste l'un des meilleurs disques de Pink Floyd que tout amateur de bonne musique se doit de posséder dans sa discothèque, et mérite la note maximale, en dépit des faiblesses de Sysyphus et de The Grand Vizier's Garden Party. A lui seul, Careful With That Axe, Eugene justifie l'achat de ce CD que la maison de production a le bon goût de rééditer régulièrement. Si vous ne l'avez pas encore, précipitez-vous.


Plus d'information sur https://www.pinkfloyd.com/





LISTE DES PISTES:
01. Astronomy Domine - 08:28
02. Careful With That Axe, Eugene - 08:47
03. Set The Controls For The Heart Of The Sun - 09:22
04. A Saucerful Of Secrets - 12:49
05. Sysyphus, Pt. 1 - 01:08
06. Sysyphus, Pt. 2 - 03:25
07. Sysyphus, Pt. 3 - 01:48
08. Sysyphus, Pt. 4 - 06:56
09. Grantchester Meadows - 07:28
10. Several Species Of Small Furry Animals Gathered Together In A Cave And Grooving With A Pict - 04:57
11. The Narrow Way, Pt. 1 - 03:29
12. The Narrow Way, Pt. 2 - 02:53
13. The Narrow Way, Pt. 3 - 05:52
14. The Grand Vizier's Garden Party: Entrance - 00:59
15. Grand Vizier's Garden Party: Entertainment - 07:06
16. The Grand Vizier's Garden Party: Exit - 00:40

FORMATION:
David Gilmour: Chant / Guitares
Linda Mason: Flûte (14, 16)
Nick Mason: Batterie / Percussions
Richard Wright: Claviers
Roger Waters: Chant / Basse / Gong
   
(5) AVIS DES LECTEURS    
ALEX
15/09/2017
15
  0 0  
5/5
Incontournable album de Pink Floyd. C'est LA perle de la musique Psyche.
L'écoute est dure, oui, mais tellement libératrice en fin compte!!
Si on prend le soin de se mettre dans les conditions propices, Ummagumma rélèleva toute sa prochondeur aux oreilles de tout bon mélomane ouvert et averti.
C'est un álbum révélation pour moi que j'écoute depuis l'âge de 16 ans (et j'en ai 47!!)

ADRIANSTORK
06/07/2017
  0 0  
1/5
Premier faux pas de Pink Floyd. Alors que les expérimentations hasardeuses du premier album avaient laissé place à une véritable suite dramatique très bien ficelée (l'éponyme A Saucerful Of Secrets), voilà que Pink Floyd glisse en arrière. Le live anecdotique mettant l'accent sur les expérimentations auraient pu dévoiler le projet du groupe d'emmener en voyage son auditeur, mais ce périple s'accomplit au plus profond de l'ennui, les compères de Roger Waters se contentant de prendre toutes les directions possibles pour nous faire croire qu'ils ne sont pas perdus. L'album studio laisse les mains libres à chacun des musiciens, ce qui sur le papier est un vrai challenge. Si Roger Waters s'en tire bien avec le reposant Grandchester Meadows, il commet un incompréhensible collage sonore Several Species, qui se complait en effets sonores superfétatoires (on est encore loin de One of these days), les autres musiciens sont bien en deça de leurs capacités. Nick Mason est limité par son instrument et semble lancer les dés au hasard Balthazar (ou Eugène). Le Sysyphus de Richard Wright, s'il démarre bien s'avère indigeste. Et que dire du chant de David Gilmour sur The Narrow Way, exsangue, dépourvu d'émotions... Au final, un album raté qui n'a de mémorable que sa pochette maintes fois copiées. Pink Floyd n'avait décidément pas les moyens de faire du Stockhausen.
VUNKCLE
21/01/2012
171
  0 0  
1/5
J'interviens pour tempérer ce panégyrique pour le candide lecteur qui ne connait pas le Grand Floyd et qui pourrait être tenté ici de commencer par ce délit musical.
Guère admirateur des heures psychédéliques du Floyd, je ne comprends l’enthousiasme autour de cette abomination dissonante, dont elle est le point culminant. J'ai beau me l'infliger en boucle, il n'en ressort jamais qu'indigence musicale, et ne me fait ressentir que lassitude et exaspération....
Je veux bien admettre qu'on adhère à ce trip (car il ne s'agit ici pas d'autre chose) mais 9.5 pour cette verrue dans la discographie de Pink Floyd !!!
Ne fut-ce le Live quasi anecdotique à la production calamiteuse, je n'aurais pas mis autre chose qu'un 1, car à l'instar du 10, il n'existe pas de 0 sur Musicwaves...

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